lundi 24 février 2014

"Pédagogie" dans une école primaire québécoise - niaiser, niaiseux, niaiseuse

"niaiser"

On entend "nier" [njé]APF, donc "niai... ser" [njÈ... zé]APF.

APF = Alphabet Phonétique Français

nier = Rejeter (quelque chose) comme étant faux, ne pas reconnaître l’existence de...

niaiser =
INTRANSITIF
   Perdre son temps, paresser.
   Perdre son temps à attendre.
   Être dans un état d’incertitude qui empêche une action ou une décision; hésiter, tergiverser.
TRANSITIF DIRECT
   Se moquer de (quelqu'un), ridiculiser.
   Taquiner, faire marcher.
   Chercher à tromper, à duper (quelqu'un). 

 Donc, on inculque à l’élève la fausse association "nier" - "niaiser", en passant par l'homophonie "nier" - "niai" (par hasard, c'est le passé simple de "nier", "je niai").

En fait, "niais" vient du latin populaire "nidax" = "qui vient de sortir du nid"; du latin classique "nidus" = "nid".

"niais" = un mot (vieilli) de chasse, désignant "qui est encore au nid, qui ne sait pas voler"

niais, niaise (+ -e)-> niaiser (+ -er)-> niaiseux, niaiseuse (-eux, -euse)
niaise (fem.) + -ment -> niasement

On n'étudie pas les vrais homophones (des mots distincts), on fait de la homophonie à l'intérieur des mots, avec tous les désavantages afférents:

- fausse famille de mots
- contamination du sens lexical d'un mot (niaiser = dire "non")
- fausse étymologie.

C'est plus intéressant de dire aux enfants que ceux qui "n'ont pas quitté leurs nids", car ils ne sont pas assez grands pour "voler", font des niaiseries. Un message éducatif, tout en gardant l'esprit étymologique et en enrichissant le vocabulaire.

Quelle histoire sera retenue plus facilement par les élèves?






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