lundi 17 février 2014

Enseignement de l'orthographe dans une école primaire québecoise

Voici un exemple "original" pour enseigner l'orthographe du français, dans une école primaire québécoise!

L'élève se porte volontaire et écrit au tableau un mot d'une liste de dix mots (de la journée).

Par exemple, "mâcher".

L’élève renforce l'accent circonflexe, marque le code [é] sous la terminaison -er et ajoute un phylactère avec "mordre".

Ensuite, tous les élèves essayent de trouver des mots cachés dans la forme écrite du mot.

mâcher, -cher, donc le mot "mâcher" contient le mot "cher" (mais prononcé "chère", avec "r" final).

Aucune mention sur la règle d'utilisation de l'accent circonflexe, pour différencier certaines formes homophones ou pour indiquer un "s" étymologique.

mâcher, mastiquer, mastication, masticatoire, masticateur, même le mot enfantin masticoter (introuvable dans le dictionnaire Antidote)

(On a raté une belle occasion de renforcer une règle, de bâtir la famille de mots et de développer le vocabulaire)

Aucune mention sur la terminaison -er, spécifique aux verbes du premier groupe à l'infinitif.

On a raté une belle occasion de renforcer cette règle et celle du modèle de conjugaison à l'indicatif présent: "-e, -es, -e".

Le modèle de discrimination de l'infinitif par rapport à son participe passé, en utilisant le remplacement avec "mordre/mordu", s'est avéré insuffisant, car il ne permet pas la mise en évidence du participe passé accordé au féminin; "prendre/pris(e)" fonctionne mieux.

La pire confusion: on marque [é], mais on le retient en associant le mot écrit "cher", prononcé "chère", sans "r".

Résumons: "mâcher" s'associe avec "cher" (fausse famille de mots), prononcé "chère", mais écrit "-cher" et prononcé "é". Et l'accent sera retenu parce qu'il a été grossi un peu.

C'est clair, non?

Mon fils est obligé de participer et d'apprendre le français de cette façon.

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