dimanche 1 décembre 2013

Renforcement négatif, source du décrochage scolaire?

1re activité-récompense 
          [Date], tous les élèves n’ayant pas eu 2 fiches jaunes ont
          eu droit à l’activité-récompense. Nous avons reçu la visite de Nitrix, animateur
          de Sciences en folie. Il nous a fait bien rire lors des différentes expériences qu’il
          a fait vivre aux enfants tout au long de son spectacle « Feu et glace ». Certains
          enfants ont eu la chance d’aller en avant pour expérimenter encore de plus
          près … Ce fut une activité très intéressante et appréciée de tous!

Premièrement, pour avoir deux fiches jaunes, ce n'est pas nécessaire de commettre des "infractions" très graves: parler trop fort et courir dans le corridor, c'est suffisant pour être privé de l'activité-récompense.

Les "infracteurs" sont ainsi isolés, exclus, rejetés.

Par un copain, par une équipe, par sa classe? Non, par tous les autres élèves de l’école ("n’ayant pas eu 2 fiches jaunes") et par leurs enseignants. A cette échelle, "tous les élèves de l’école et leurs enseignants" représente leur environnement social le plus important; en fait, c'est "la" société, leur société.

Dès le cycle primaire, les "infracteurs" sont ainsi isolés, exclus, rejetés par la... société.

Selon certaines pratiques de pédagogie et de docimologie, on ne pénalise pas la même erreur de façon répétée. On choisit le critère le plus pertinent et l'on pénalise une seule et unique fois.

Mais la fiche jaune est elle-même une pénalisation, car elle vient avec une double moralisation, de la part de l'enseignante et de la part des parents, voire une convocation au bureau de la directrice, suivies d'excuses et/ou des réflexions.

Probablement, deux fiches jaunes par période représentent un vrai scandale, alors la récidive est drastiquement pénalisée en privant l’élève récalcitrant d'une activité-récompense.

Pire encore, l'activité-récompense risque d’être beaucoup plus intéressante, plus attractive, plus pédagogique, plus efficace en termes d'apprentissage (grâce à son côté ludique et non obligatoire) que les arides activités déployées durant les classes.

Mais le problème le plus grave est justement le manquement vocationnel de l'École.

La vocation de l'École est d'enseigner. Notamment quand l'École est publique, subventionnée avec de l'argent public et quand il s'agit d'un cycle d'enseignement obligatoire, imposé par la loi.

Enseigner, enseigner, enseigner!

On tombe sur la même erreur de l'Église. On rejette le pécheur sur tous les plans. Mais, à présent, même la conservatrice Église fait preuve d'ouverture d'esprit à ce sujet.

Peut-on croire que l'effet de cette privation sera une meilleure motivation de la part de l’élève? Un élève qui n'arrive pas à maîtriser la hauteur de sa voix ou la vitesse de sa démarche, pourrait-il maîtriser l'introspection, la motivation, le désir ardent?

Ce n'est pas le début de l'installation de la frustration, du manque d'estime de soi, de la réclusion sociale?

"«Faire notre part contre le décrochage scolaire, mais en touchant les jeunes du primaire - car on décroche au secondaire, mais les signes apparaissent dès la maternelle», indique Geneviève Lebrun, directrice des communications du Grand Défi Pierre Lavoie, qui chapeaute Aiguise ta matière grise."

Ce n'est pas le renforcement négatif le précurseur causal (la cause, pas le symptôme), du futur décrochage scolaire?

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